Veolia Water Technologies & Solutions

Utiliser la technologie pour inverser la raréfaction des ressources en eau dans les villes à croissance rapide

Roopa Nagaraju et Girish Kale
| 23 juillet 2024 |
Réutilisation de l'eau
Durabilité
Raréfaction des ressources en eau
MBR

La crise mondiale de l’eau continue de s’aggraver, près des deux tiers de la population mondiale subissant les conséquences de la raréfaction des ressources en eau au moins un mois par an. D’ici à 2030, 700 millions de personnes pourraient être déplacées à cause de la raréfaction des ressources en eau.

Les déplacements ont déjà commencé à Bangalore, en Inde, un exemple alarmant des effets des pénuries d’eau.

Dans ce centre technologique autrefois connu comme la Ville des lacs, les eaux souterraines se sont asséchées, les lacs ont été contaminés et l’approvisionnement en eau des écoles, des hôpitaux, des ménages et des entreprises a été au mieux irrégulier, mettant à rude épreuve l’économie et la société.

Cependant, si Bangalore arrive à tirer des leçons des autres régions en manque d’eau et à adopter le type de technologie et de transformation écologique adéquat, un avenir durable de l’eau n’est pas à mettre de côté. De cette façon, Bangalore deviendrait un exemple pour les régions du monde entier qui manquent d’eau et qui cherchent un modèle à suivre.

Les prémices d’une crise de l’eau

Bangalore est rapidement devenue un centre technologique, la population de la ville ayant augmenté de 76 % au cours de la dernière décennie. Aujourd’hui, la région métropolitaine compte environ 14 millions d’habitants, un nombre qui ne cesse d’augmenter.

Cette expansion rapide a mis à rude épreuve les ressources en eau de Bangalore. La demande en eau douce de la ville a grimpé en flèche pour atteindre environ 2 832 millions de litres par jour. Alors que le Conseil d’approvisionnement en eau et d’assainissement de Bangalore (BWSSB) fournit 1 460 millions de litres de la rivière Cauvery, la ville continue de dépendre fortement des eaux souterraines pour combler la différence. Cette dépendance a conduit à un épuisement rapide des ressources en eaux souterraines.

La situation a été aggravée par la perte des sources d’eau naturelles de la ville. Sur les 285 lacs qui parsemaient autrefois le paysage de Bangalore, il n’en reste que 194, dont beaucoup sont contaminés ou altérés. Cette réduction de 79 % du nombre de lacs en l’espace d’une décennie a provoqué de graves répercussions sur la capacité de la ville à recharger naturellement ses eaux souterraines et à gérer le ruissellement des eaux pluviales.

Tous ces problèmes ont atteint leur paroxysme à l’été 2024, lorsque les conflits communautaires liés à la raréfaction de l’eau ont entraîné l’exode de nombreux travailleurs de la technologie, des perturbations et une flambée des coûts pour les entreprises. Les conflits ont également été accompagnés des premiers signes d’un avenir incertain lorsque les demandes de biens immobiliers se sont effondrées.

La crise de l’eau à Bangalore est le résultat de défaillances systémiques, de la carence de progrès et de la complaisance des gouvernements, amenant ainsi à une situation bien trop récurrente dans plusieurs villes du monde entier. Le manque d’investissements pour stabiliser l’approvisionnement en eau et l’incapacité à donner la priorité au rajeunissement des plans d’eau naturels aggravent les effets de la raréfaction des ressources en eau. Cependant, un certain nombre de villes et de pays ont fait marche arrière et utilisent désormais la bonne technologie et optent pour une transformation écologique ciblée.

Traiter et réutiliser les eaux usées pour renforcer l’approvisionnement en eau douce

L’adoption de technologies avancées d’épuration des eaux usées constitue une piste prometteuse. Les systèmes de bioréacteurs à membrane (MBR), par exemple, offrent une solution compacte et efficace pour traiter les eaux usées tout en respectant les normes élevées adaptées à la réutilisation. Ces systèmes, déployés par Veolia dans le cadre de projets dans le monde entier, pourraient aider Bangalore à récupérer une partie importante de ses eaux usées à des fins non potables, allégeant ainsi la pression sur les sources d’eau douce.

Actuellement, Bangalore produit 1480 millions de litres d’eaux usées, qui sont destinées à être traitées dans 36 stations d’épuration des eaux usées (STP) d’une capacité collective de 1527,5 millions de litres. Cependant, la mise en place de ces installations de traitement à l’échelle de la ville reste un défi. L’adoption de technologies de traitement plus avancées et plus efficaces pourrait améliorer considérablement la capacité de la ville à recycler et à réutiliser ses eaux usées.

La ville de Mumbai offre un bon exemple de cette approche. Un projet entre Veolia Water Technologies et Solutions (India) Pvt. Ltd. a profité à environ 30 000 familles de la région de Chembur. Ils leur ont offert un accès ininterrompu à un approvisionnement en eau douce à usage domestique grâce à une technologie STP avancée dans une usine d’engrais chimiques de premier plan. Cette approche plus proactive du traitement des eaux industrielles a permis d’améliorer la gestion de l’eau de la ville.

En outre, Singapour et le Vietnam ont démontré comment une gestion intégrée de l’eau permet de réduire considérablement les pertes en eau et d’assurer un approvisionnement ininterrompu. L’adoption de l’Internet des objets (IoT) et de l’analyse des données dans la gestion intelligente de l’eau, ainsi que dans les technologies avancées de traitement des eaux usées pour une utilisation non potable, peut être le début de solutions à long terme.

La transformation écologique s’appuie sur les efforts de réutilisation

Faire face à la crise de l’eau à Bangalore nécessite une approche multidimensionnelle qui s’aligne sur les principes de la transformation écologique. Veolia a défendu ce concept à travers son initiative GreenUp*, qui met l’accent sur des solutions innovantes qui décarbonent, dépolluent et régénèrent les ressources.

Pour Bangalore, cela pourrait aller des réglementations qui empêchent l’empiètement sur les plans d’eau et favorisent la conservation des lacs, aux initiatives d’économie d’eau des entreprises et à l’utilisation des eaux usées traitées pour les processus industriels.

Les lacs perdus de Bangalore pourraient être ravivés grâce à des efforts de nettoyage et de rajeunissement, tout en délimitant des zones sans eau douce afin de sauvegarder les ressources restantes. Plusieurs entreprises ont déjà montré que c’était possible, y compris la Fondation Infosys, avec sa restauration du lac Hebbal. Un effort plus ample, soutenu par des incitations d’entreprises, une réglementation et le leadership de l’industrie, pourrait atténuer la pression sur les ressources en eau de Bangalore.

Le rajeunissement rapide du lac représente une autre option, Mumbai étant à nouveau un exemple prometteur. La ville a utilisé des STP mobiles qui peuvent rapidement rajeunir les lacs et les plans d’eau avant de passer à un autre. De cette façon, Mumbai a restauré des lacs, des étangs et des réservoirs, rendant plus d’eau disponible pour un usage industriel tout en dirigeant l’approvisionnement en eau douce vers les ménages domestiques.

La technologie au service de la sécurité de l’eau

Bangalore, connue comme étant une plaque tournante de l’innovation technologique, devrait suivre cet exemple afin de surmonter sa crise de l’eau. L’utilisation de la technologie des bioréacteurs à membrane, des dispositifs de l’Internet des objets, des STP mobiles et bien d’autres peut améliorer la qualité de l’eau, restaurer les ressources naturelles et augmenter l’approvisionnement en eau pour tous.

Alors que Bangalore se trouve à la croisée des chemins, il en va de même pour de nombreuses autres villes et pays connaissant des pénuries d’eau similaires. Un effort collectif de la part des organismes gouvernementaux, de l’industrie et des citoyens est indispensable afin d'assurer un avenir plus sûr pour l’eau. L’initiative GreenUp de Veolia, qui vise à accélérer le déploiement de solutions pour répondre à la raréfaction des ressources en eau et à la pollution, s’aligne étroitement sur ces besoins. En tirant parti des technologies de pointe et de l’expertise concernant la gestion de l’eau, et en adoptant la transformation écologique, des villes comme Bangalore peuvent surmonter leurs défis liés à l’eau et donner l’exemple d’une gestion urbaine durable de l’eau face à une crise internationale.

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À propos de l'auteur

Roopa Nagaraju et Girish Kale

Roopa Nagaraju et Girish Kale

Girish Kale, directeur des ventes - Activités municipales, Veolia Water Technologies & Solutions.

Roopa Nagaraju, responsable du marketing et de la communication, Inde et Asie du Sud, Veolia Water Technologies & Solutions.

Roopa Nagaraju est une professionnelle expérimentée du marketing et de la communication possédant plus de 18 ans d’expérience dans ce domaine. Elle possède une solide expérience de travail dans diverses industries telles que l’automobile et les accessoires automobiles, les soins de santé, l’agroalimentaire, parmi tant d'autres. Elle est spécialisée dans la stratégie et l’architecture de marque, le développement du marché, les tactiques de marketing, la publicité, l’engagement de la presse et des médias, les événements d’entreprise et l’analyse de produits.